Elynië Haethiel

Nom:
Haethiel

Prénom:
Elynië

Surnom :
/

Sexe :
Féminin.

Age :
Elle à l'apparence d'une jeune fille de 17 ans.

Île où vous habitez :
Oniria

Race :
Sen'yo

Métier ou rôle :
Dirigeante de Lingwe.

Physique :
Bien que pas très grande, Elynië a la taille fine et élancée et fait preuve d'une grâce rarement égalée. Elle est toujours très droite, légèrement cambrée, et, la tête haute, elle regarde droit devant elle.
Etant petite elle avait de beaux cheveux châtains clairs lui arrivant dans le milieu du dos. Ils étaient sa fierté et elle ne se lassait pas de les coiffer mais suite à la mort de son frère, ils ont perdu toute couleur et sont devenus blancs comme la neige. De plus, en souvenir de son frère, elle les a laissés pousser et ils atteignent maintenant ses genoux. A présent, elle les laisses généralement lâchés, ayant perdu l'envie de les coiffer avec fantaisie comme elle le faisait auparavant, bien qu'il lui arrive de temps en temps de se les attacher, pour les grandes occasions par exemple.
Son visage lui, est fin et bien dessiné et ses yeux bleus font ressortir la pâleur de son teint. Ses lèvres fines et délicates ne laissent guère plus entrevoir que l'ombre d'un sourire.
Elle porte toujours des gants, assortis à sa tenue en général, pour cacher les blessures qui lui recouvrent les mains. De plus, elle ne met jamais de robes courtes ou sans manches pour la même raison. Les robes qu'elle porte sont généralement de couleur bleue ou blanche pour aller avec ses cheveux et ses yeux et elle porte souvent un béret avec l'écusson de la ville.
Pour ce qui est des bijoux, elle en porte rarement, n'en voyant pas l'utilité, mais elle a toujours à son cou une petite chaîne en argent, cadeau de son frère pour son sixième anniversaire.
Pour finir, ses ailes, comme ses cheveux, sont blanches et sont semblables à celles de ce papillon.


Caractère :
Au fil des dix-sept dernières années, Elynië s'est de plus en plus renfermée sur elle-même. Dans la peur constante de se retrouver soudainement seule après une période de bonheur avec des amis, elle ne recherche pas la compagnie des autres, elle semble même les fuir, préférant rester seule sans espérer quoi que ce soit. Elle reste néanmoins une excellente dirigeante, généreuse, juste, avec une très grande perspicacité, tranchant toujours parfaitement après avoir bien réfléchi, entretenant des relations diplomatiques exemplaires avec les autres villes, îles et régions. La charge qui pèse sur ses épaules à un âge si jeune ne semble pas la gêner le moins du monde, c'est au contraire devenu un vrai plaisir pour elle de s'occuper de la ville, c'est peut être d'ailleurs la seule raison qui la retient sur cette île. Elle ne se met que rarement en colère, essayant de régler les problèmes avec le plus grand calme, mais il ne faut pas penser qu'elle ne sait pas se faire entendre lorsqu'elle le désire. Elle possède d'ailleurs un très grand charisme qui fait qu'elle est aimée, respectée et écoutée quelque soit la situation. Cependant, elle a à présent une très grande peur des bonnes et insiste souvent pour n'être servie que par des hommes ce qui peut parfois porter à confusion pour les étrangers.


Armes : Elle a gardé les deux petites épées pointues de son frère et ne sort jamais sans elles.


Pouvoir : En plus du pouvoir de voler commun à tous les Sen'yos, elle possède le pouvoir de guérir en utilisant l'énergie vitale des êtres environnants.


Qualités / Défauts :
Ses défauts viennent principalement du fait qu'elle mène une vie personnelle très limitée et qu'elle est très renfermée. Sinon elle est intelligente, juste, généreuse et relativement calme.


Forces / Faiblesses :
Sa plus grande faiblesse réside certainement dans le fait qu'elle préfère rester seule et ne recherche pas la compagnie. En revanche son charisme et ses qualités de dirigeante sont une grande force tant au niveau politique que personnel puisqu'ils lui permettent de suivre un but précis.


Compagnie :
/

***

Comment avez-vous connu le forum ?
Alors ça c'est une bonne question! Je crois que je devais me promener sur un site du genre les top-sites à la recherche d'un bon forum rp! Et comme je trouvais le design sympa (vii je commence toujours pas regarder le design u_u) je me suis arrêtée voir et voila! ^^


Votre présence sur la semaine, sur 7 jours :
Je serais là le week-end et si j'ai de la chance peut être une fois de temps en temps le lundi et/ou le jeudi entre midi et deux.

I

Elynië était la fille du dirigeant de Lingwe, Zaedan Haethiel et de l'une des plus belles femmes de la région, Kaindra. Lorsqu'elle vint au monde, elle avait un grand frère, de quinze ans son aîné, et qui se nommait Eldan. Entrainé régulièrement par son père afin d'obtenir quelques bases du combat, il suivait également les cours d'un professeur qui devait faire de lui une personne capable de penser par elle-même. Mais malgré le fait qu'il était tout le temps occupé, il arrivait quand même à consacrer un peu de temps à sa petite sœur qu'il chérissait tant. Avec elle, il était un grand frère doux, attentionné et protecteur si bien qu'elle n'eut jamais à craindre quoi que ce soit. Lorsqu'elle eut trois ans, on lui attribua à elle aussi un professeur chargé de son éducation. Elle aimait plus que tout apprendre et elle devint vite très douée dans ce domaine. En grandissant, on voyait également qu'elle avait hérité de la beauté et de la grâce de sa mère. Tout cela étant, elle affichait le sourire le plus radieux de la région. Jamais on n'avait vu quelqu'un déborder de tant de joie de vivre en permanence. Et c'était un véritable bonheur de la voir s'appliquer avec tant de soin à chacune de ses tâches. Les habitants de Lingwe étaient ravis de voir que leur dirigeant avait une famille si exemplaire et il était convenu d'un commun accord que lorsque Zaedan ne pourrait plus assurer sa fonction, ce serait ses enfants qui prendraient sa relève.

Tout deux grandirent ainsi dans un climat de paix. Ils ne se lassaient jamais de passer du temps ensemble pour jouer ou tout simplement rire et parler, et rien, même leurs durs apprentissages, ne pouvaient les empêcher de se retrouver tous les deux. Zaedan et Kaindra, eux, se contentaient de regarder avec amour leurs deux enfants grandir et mûrir. La ville prospérait, les relations avec les autres villes étaient idéales et celles avec les Älvas et les Nagaerus laissent présager que cette paix durerait encore longtemps. Mais c'était sans compter les Atalanteas. Car alors que tout allait pour le mieux, un groupuscule Atalanteas s'attaqua à la ville. Etant une ville portuaire, Lingwë était assez vulnérable mais on envoya des émissaires pour demander de l'aide, de plus les Nagaerus vinrent également en aide à la ville et les Atalanteas furent très vite repoussés. Mais lorsque chacun compta ses pertes, il se trouva que la petite Elynië manquait à l'appel. Kaindra qui était alors alitée tomba sous le choc lorsqu'elle apprit la nouvelle. Zaedan et Eldan qui eux s'étaient trouvés sur le champ de bataille se reprochèrent violemment d'avoir laissé Elynië sans autre protection qu'une simple bonne et son professeur. Cette bonne d'ailleurs avait disparue elle aussi, et on avait retrouvé le professeur assommé, ainsi en vint on à la soupçonner d'être une espionne au service des Atalanteas. Des recherches furent menées sur toute l'île d'Oniria mais nul part on ne trouva trace de la petite. Kaindra que le choc de la disparition avait bouleversé au point d'aggraver sa maladie mourut quelques jours plus tard. Les habitants, ayant appris ces deux tristes nouvelles restèrent en deuil quelques temps mais même bien après avoir repris leurs activités normales, ils étaient encore très touchés par les événements.

Onze mois passèrent ainsi, Zaedan et Eldan réclamaient vengeance et continuaient de faire fouiller toute l'île tout en envoyant également des espions sur les autres îles, notamment celles habitées par les Atalanteas. Et puis un jour on trouva quelque chose. Ce n'était pas grand-chose, juste quelques rumeurs qui couraient et selon lesquelles un petit groupe d'Atalanteas vivrait quelque part avec une bonne Sen'yo et une petite fille de la même race. Il n'en fallut pas plus au dirigeant de Lingwe et à son fils pour se décider. Ils montèrent une petite troupe composée de justes cinq soldats afin d'être discrets et ils partirent pour la ville indiquée. Arrivés devant la demeure qui servait de repaire à leurs ennemis, Eldan proposa d'y pénétrer discrètement afin de trouver sa sœur, de la sortir de là et de la mettre à l'abri puis d'y aller tous ensemble pour assouvir leur vengeance. Cette proposition fut acceptée et, étant le plus agile des sept, il s'infiltra accompagné de ses deux fidèles épées, un peu plus petites que la normale, fines et légères mais extrêmement pointues et tranchantes.

Il ne tarda pas à trouver la pièce dans laquelle était Elynië mais lorsqu'il la vit, il ne put réprimer un frisson d'horreur. Il sentit son sang bouillir en lui, réclamer vengeance, implorer que le sang adverse coule. Il lui fallut un énorme effort pour se retenir, sachant très bien qu'il n'aurait eu aucune chance face à ces spécialistes du combat et de la magie avec ses faibles capacités et ses deux petites épées. Il attendit alors patiemment que celui qui gardait la pièce sorte et entra alors. Il s'approcha de la chaise sur laquelle était assise sa pauvre petite sœur. Elle était dans un tel état de choc qu'elle ne le reconnut pas. Elle ne montrait aucun signe de réaction, ses yeux ayant perdu toute lueur de vie fixaient le vide. Il détacha alors ses liens tout en la regardant avec une désolation et une tristesse infinie. Puis il prit dans ses bras son petit corps frêle couvert de blessures, encore une fois, elle ne réagit pas. Personne ne put jamais dire ce qu'elle avait put subir ici, même elle plus tard n'en parla pas, mais elle était dans un état lamentable. Elle avait maigri au point d'être devenue presque squelettique, on distinguait ses os sous sa fine peau pâle. On aurait put se demander si elle avait mangé ne serait-ce qu'un repas convenable depuis qu'elle était là. Son corps était couvert de blessures en tout genre, allant de simples égratignures à ce qui pouvait s'apparenter à de sévères mutilations. Elle avait de ce fait de nombreuses cicatrices mais on pouvait encore voir que beaucoup de ces blessures n'étaient pas encore totalement refermées. Elle était également couverte de crasse, une crasse composée de poussière et de beaucoup de sang. Ses vêtements, ou plutôt ce qu'il restait de la légère robe blanche à bretelles qu'elle portait le jour où elle avait disparut, étaient en lambeaux, ils n'avaient pas été lavés ni changés depuis onze mois. Enfin, son visage ne montrait plus aucune expression, ses yeux bleus comme l'azur regardant dans le vide étaient soulignés d'affreuses cernes, son teint de pêche avait pris une couleur craie inquiétante et sa bouche restée close formait une ligne droite et seulement légèrement plus foncée que sa peau.

Mais alors qu'il allait sortir par où il était rentré, il entendit un énorme bruit venant de l'entrée de la demeure. Zaedan et les cinq soldats qui s'inquiétaient de ne pas voir revenir Eldan venaient de faire une rentrée peu discrète par la porte principale. Au même moment, un Atalanteas entra dans la pièce et le surprit prêt à s'enfuir. Immédiatement, tenant Elynië dans un bras, Eldan sortit une de ses épées de son autre main et par un immense coup de chance, il réussit à assommer son adversaire. Il se précipita alors dehors avant que quelqu'un d'autre n'arrive, ce qui ne tarda pas à se produire. Malgré lui il dut engager le combat, sachant pertinemment qu'il n'avait aucune chance, mais préférant mourir pour protéger sa sœur que de ne rien faire. Il se retrouva rapidement acculé, tombé assis contre un mur, protégeant sa chère sœur totalement inconsciente des événements avec l'aide de ses deux épées. Il regarda son ennemi s'approcher de lui de ses yeux gris brillants de défi et de haine. Ses cheveux blonds, presque gris, mi-longs, brillaient eux-aussi sous la faible lumière de la pièce. Les deux manches de sa tunique, déchirées l'une au niveau du coud et l'autre à partir de l'épaule jusqu'au commencement de l'avant-bras, laissaient apercevoir deux profondes entailles d'où ruisselait le sang rouge et pur du jeune homme. C'est alors qu'Elynië posa une main sur le bras de son frère la serrant contre lui. Son regard était toujours dans le vide mais ses lèvres s'entrouvraient comme si elle voulait dire quelque chose. Elle écarta le bras qui la protégeait et tenta de se lever. A peine avait-elle posé ses deux pieds par terre qu'elle tomba, ses jambes ne pouvant la porter. Mais mue par une force inconnue elle se releva une fois, puis une autre fois encore, et à chaque fois, elle essayait d'avancer, progressant parfois de juste quelques centimètres. Les deux hommes se faisant face la regardèrent faire, déconcertés, ne sachant pas comment réagir. L'Atalanteas se demandait s'il devait l'achever maintenant, avant qu'elle ne leur cause plus de problèmes, tandis qu'Eldan hésitait à la reprendre dans ses bras pour sa protéger.

Elle arriva alors, la bonne qui était chargé de sa protection lors de la guerre et qui avait disparut avec elle. Elle était étrangement calme, pas surprise le moins du monde de voir le jeune homme à terre, l'Atalanteas immobile et la petite essayant de marcher. Elle portait une robe noire avec une simple veste, ses cheveux étaient tirés en un parfait chignon et ses ailes scintillaient dans son dos. A la voir, il était évident qu'elle n'était pas une captive des Atalanteas mais plutôt leur complice. Pourquoi s'était-elle alliée à eux? Cette question resta sans réponse. Toujours est-il qu'elle s'approcha et s'arrêta debout devant Elynië, la toisant de toute sa hauteur, comme si elle la défiait de faire un pas de plus. La petite retomba alors et ne se releva pas. Des larmes perlèrent à ses yeux et elle saisit les jambes de la bonne. Eldan se leva alors pour l'empêcher de s'approcher de ses ennemis et la protéger mais l'Atalanteas resté immobile depuis quelques instants sembla réagir et pointa son épée juste sous la gorge du jeune homme, le dissuadant de toute approche. La bonne vers qui tous les regards s'étaient tournés donna une gifle à l'enfant, la repoussant en arrière, puis se tourna vers son allié. Un éclair de compréhension dans les yeux de l'homme et la femme ressortit, fermant la porte derrière elle. Eldan comprit lui aussi, son ennemi avait à présent autorisation de les tuer tous les deux. Il recula légèrement pour être libre de ses mouvements et alors que l'Atalanteas levait son épée au-dessus de sa petite sœur, il se jeta et encaissa le coup à sa place. Le sang gicla une fois encore et quelques gouttes vinrent éclater sur le visage d'Elynië. A ce moment, une lueur de vie passa soudainement dans le regard de l'enfant. Elle leva lentement les yeux vers celui qui le protégeait de son corps et son visage, pour la première fois depuis longtemps, laissa voir une expression. C'était l'expression la plus horrifiée et la plus coupable qu'il puisse exister. Une expression pleine d'amour et de tristesse. Une expression pleine d'incompréhension et de regrets. L'expression la plus humaine qu'il soit. Le jeune homme tomba dans les bras de sa petite sœur ayant retrouvé ses esprits. En la voyant ainsi, il sourit, soulagé d'avoir put la retrouver et la protéger. Il leva une main vers le visage de la fillette pour essuyer les larmes qui roulaient comme des torrents sur ses joues et dans son dernier souffle il lui dit "vit!".

Un cri retentit alors. Un cri d'une puissance inimaginable, si fort et si pénétrant que les murs tremblèrent, que toutes les personnes du village l'entendirent et que l'Atalanteas présent dans la pièce en tomba à terre. Un cri de détresse. Un cri insoutenable. On pouvait sentir dans ce cri toute la tristesse et le regret d'Elynië. Il n'existe pas de mot pour décrire ce que ressentirent tous ceux qui entendirent ce cri mais jamais ces personnes ne purent l'oublier. Et tandis que la fillette laissait sortir toute sa souffrance, une aura de lumière commença à l'envelopper. Peu à peu, cette aura s'étendit et monta en puissance et bientôt ce fut une colonne de lumière qui transperça le ciel. Au centre de cette colonne, les cheveux d'Elynië perdaient leur couleur à vue d'œil, devenant de plus en plus clair. Tous ceux se trouvant dans un rayon proche sentirent leur corps réagir à la lumière. Peu à peu, ils sentaient leur vie leur échapper, comme si toutes les cellules de leur corps fuyaient, comme si leur sang s'écoulait dans le néant. Ce phénomène dura seulement quelques secondes et pourtant tous ceux qui se trouvaient dans la demeure perdirent la vie, Zaedan et ses soldats compris. Lorsque la colonne de lumière disparut, Elynië tomba d'épuisement.

II

Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouvait dans un lit, bien au chaud, ses blessures avaient été pensées, elle avait été lavée et elle portait des vêtements propres et doux. Il lui fallut quelques instants pour s'habituer à la lumière du jour et reprendre ses esprits puis tout lui revint d'un coup, tous ses souvenirs ressurgirent aussi vrai que nature. Elle se rappela son départ de Lingwë avec la bonne chargée de sa surveillance, elle se souvint de sa captivité chez les Atalanteas, toutes les douleurs qu'elle avait ressentit lui revinrent alors en mémoire, c'en était presque insoutenable, et enfin elle revécut la mort de son frère, il lui sembla réentendre son dernier mot, la dernière promesse qu'il lui demandait, et encore une fois les larmes coulèrent sur ses joues.

A ce moment la porte s'ouvrit et une jeune femme aux cheveux blonds et à la beauté foudroyante entra. Tout comme elle c'était une Sen'yo et après quelques instants elle reconnut la Reine, Eléa Aurë. Cette dernière lui expliqua qu'elle était de passage dans les environs, en direction de la ville portuaire de Lingwë, lorsqu'elle avait aperçut la colonne de lumière à l'horizon. En approchant voir la cause de ce phénomène étrange, elle était tombée sur un village peuplé de gens très affaibli physiquement puis en cherchant la source de la lumière, elle l'avait trouvée, elle, gisant au milieu de deux cadavres, celui de son frère et de l'Atalanteas. Cela faisait maintenant douze jours qu'elle avait recueillit la fillette et l'avait soignée. Lorsqu'elle apprit toute l'histoire la première question qui lui vint à l'esprit fut : "Pourquoi avoir enlevée cette enfant? Que comptaient-ils faire avec elle?" Les Atalanteas étant morts, ces questions restèrent sans réponses et personnes ne chercha bien loin pour essayer de justifier l'acte de ces démons. Il fallut encore quelques jours à Elynië pour se remettre physiquement, grâce aux soins qu'elle reçut, elle fut soignée entièrement, cependant elle garda de nombreuses cicatrices un peu partout sauf sur le visage. La Reine, prise d'affection pour la petite, resta auprès d'elle tout le temps qu'il lui fallut pour guérir. Elle fut pour elle un soutient moral énorme, mais malgré cela Elynië restait toujours inconsolable, elle se reprochait la mort de son frère et de son père. Lorsqu'elle rentra à Lingwë accompagnée de la Reine, elle commença par offrir une sépulture à ceux qui étaient venus la chercher puis elle disparut quelques temps, laissant la ville aux mains d'un dirigeant provisoire. Elle n'avait pas l'intention de reprendre le poste de son père mais il lui semblait nécessaire de laisser un temps aux habitants pour faire leur deuil avant de les lancer dans la "politique".

La Reine poursuivit sa route et Elynië se retrouva seule à nouveau, tombant de plus en plus dans une sorte de dépression, incapable de relever la tête et d'aller de l'avant. Combien d'idioties fit-elle pendant cette période? Elle-même ne serait pas capable d'en dresser la liste complète. Elle se promena un peu partout, s'aventurant parfois en terres Atalanteas, comme inconsciente du danger, ou bien peut être se fichait elle de sa vie. Les habitants de Lingwë, eux, attendaient toujours son retour, fidèles à leur accord selon lequel elle reprendrait la place de son père à la mort de celui-ci.

Et puis un jour, son chemin recroisa celui de la Reine Sen'yo Eléa Aurë. C'était sur l'île de Firimar. Elles se retrouvèrent un jour par hasard, et la Reine, inquiète par l'état dans lequel se trouvait la jeune fille décida de la prendre sous son aile quelques temps. Elle fut encore une fois d'un grand secours pour Elynië. Tout d'abord, elle fit en sorte de la tirer de la dépression dans laquelle elle était. Elle la sortit un peu et lui montra une autre vision des choses. Inquiètes à propos du phénomène qui s'était produit la nuit de la mort de son frère, l'apparition de la colonne de lumière, Eléa décida d'en parler à son amie Claire sans pour toute fois mentionner le fait que cela avait rapport avec Elynië. L'explication ne se fit guère attendre, quelques jours plus tard, elles apprirent que c'était en fait une manifestation de son pouvoir un peu violente. Son pouvoir en effet consistait à prélever l'énergie vitale des êtres environnants pour la transmettre à une personne et ainsi la soigner. Mais la mort d'Eldan avait réveillé et amplifié le pouvoir de la fillette qui, incapable de le contrôler, avait, sans s'en rendre compte, tenté de le ramener à la vie, et c'est cet effort gigantesque pour accomplir un acte impossible qui généra la colonne de lumière. A partir de ce moment là, elle apprit peu à peu à utiliser et à modérer ce pouvoir qui pouvait ce révéler très dangereux.

Finalement, toutes deux devinrent très proches, la Reine était un peu comme une grande sœur pour Elynië et elle la suivait presque partout, sauf lorsqu'elle désirait se retrouver seule ou lorsqu'elle avait des choses à faire et qu'elle ne pouvait emmener Elynië avec elle. Peu à peu, Eléa finit par convaincre la jeune fille de reprendre le poste de son père à Lingwë puisqu'il lui revenait. Les habitants de la ville l'accueillirent à bras ouverts, ravis de retrouver la personne qu'ils avaient choisie pour dirigeante. Elle fut d'ailleurs une très bonne dirigeante, les principes lui ayant été insufflés par sa famille et son professeur étant excellents. Elle était juste, prenait toujours les bonnes décisions et était aimée des habitants. Ainsi elle était constamment occupée. Mais ce n'est pas pour autant que la Reine et la jeune dirigeante ne se virent plus. Au contraire, elles étaient toujours aussi proches. Cette situation dura quatre ans. Et puis un jour, lorsqu'Eléa revint, elle avait perdu la mémoire. Ces quatre dernières années avaient été totalement effacées et Elynië perdit son dernier soutient. Elle se renferma alors sur elle et bien que toujours aussi bonne dirigeante, elle n'eut plus jamais les mêmes relations avec le monde. Lorsqu'elle revit la Reine, elle ne dit rien sur la relation qu'elles avaient eu et se contenta de relations purement politiques, avec cependant un pincement au cœur à chaque fois qu'elles se rencontraient.