[premier post]
Les montagnes de Firin. Un lieu hostile, dangereux dans lequel peu d'êtres vivants osent s'aventurer. C'est l'endroit parfait pour ceux qui veulent en finir rapidement avec la vie car on ne reste pas longtemps fait de chair et d'os dans ces montagnes ... enfin ... fait de chair surtout. Cependant, il y a quelques téméraires qui, possédant une force suffisante, peuvent venir ici se réfugier ; c'est le cas ...
- " GROAAAAR !!!!"
-" Et bien tu as l'air heureux d'être ici Kane"
- *Bien évidemment ! On va enfin pouvoir se reposer !!!!*
Hem hem ... c'est donc ici qu' Alec, le fils aîné de l'empereur des ténèbres, vient se ressourcer loin de la foule et de l'agitation de la Cour. Enfin ... se ressourcer est un bien grand mot car, le plus souvent, le prince vient ici pour broyer du noir et se remémorer l'époque de la rébellion 17 ans auparavant.
-" Dis Kane ... tu penses que j'ai mal agis ... je veux dire ... par rapport à ma décision de trahir la rébellion ..."
Le saurien ouvrir en grand une gueule garnie de crocs aussi pointus que tranchants dans ce qui aurait pu passer pour un bâillement.
-* Je te l'ai déjà dis gamin: je ne suis pas là pour te juger et je ne peux te dire si tu as bien fait car je ne prédis pas l'avenir.* Il tourna sa tête vers l'atalantea et plongea ses yeux de reptile dans ceux de l'être démoniaque.
-" Hum ...." Alec ne répondit pas et se contenta de s'adosser le plus confortablement possible contre le flan de son gigantesque et écailleux compagnon avant de s'assoupir progressivement.
Il ne fit même pas attention au vol d'ungwes qui passait au-dessus de sa tête.
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Des papillons. Des dizaines de milliers de papillons multicolores volant légèrement dans le ciel. C'est dans ce décors enchanteur que le prince Atalantea se promenait main dans la main avec la reine Sen'yo.
Le temps était comme suspendu et rien ne semblait capable de briser ce moment unique et merveilleux.
Eléa se leva et commença à courir se cachant par intermittence derrière les arbres. Alec se leva à son tour et lui couru après en appelant de temps en temps l'être féerique par son prénom.
Puis brusquement tout s'évanouie: l'atalantea se retrouva dans une forêt aux arbres tordus et dénudés où le soleil ne semblait jamais devoir apparaître.
-" Eléa ? mon ange où es-tu ?"
Après avoir erré quelques temps dans ce sinistre lieux les arbres commencèrent à se transformer en aiguilles rocheuses sortant du sol comme autant de dards acérés. Au détour d'une des ces aiguille, le prince se figea: là, juste devant lui, Kane gisait empalé sur un des immense pieux rocheux. Un sang noirâtre et séché recouvrait le haut du pique et s'écoulait jusqu'au sol comme autant de dessins macabres. Le jadis si fière dragon n'était plus qu'un tas de chair en décomposition juste bon à servir de garde-manger pour les vers qui devaient, d'ailleurs, grouiller sous la peau écailleuse et sèche, fendue par endroit et laissant voir ce qui, il y a quelques temps encore était des muscles et des organes, et qui n'était maintenant plus qu'une bouillie informe et à l'odeur insupportable. Les ailes autrefois recouvertes d'un peau membraneuse laissaient apparaître le blanc des os et le flanc déchiré laissait entrevoir les côtes d'un blanc d'ivoire du noble saurien entre lesquelles se faufilait par moment une ou deux bestioles couvertes d'une matière visqueuse dont l'origine était évidente.
Alec recula, cela ne se pouvait pas. Ce n'était pas son compagnon de toujours, ce ne pouvait pas être Kane qui se trouvait là et le fixait de ses orbites désormais creuses pleurant des coulées de sang séché.
Un rire diabolique et cruel éclata soudain comme un coup de tonnerre et l' atalantea tomba brusquement à genoux, plié en deux par la douleur qui traversait sa poitrine. Un horrible bruit de craquement d'os lui fit relever la tête: le dragon se redressait lentement, vision cauchemardesque, perdant des bout de chair en décomposition et quelques uns de ses occupants.
D'une voix d'outre tombe, ce qui était avant Kane prononça le nom d' Alec avant de précipiter sa gueule décharnée droit vers le pauvre atalatea paralysé par la douleur, tout crocs dehors avec un rugissement rocailleux et enragé.
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Alec se réveilla en sursaut, couvert de sueur.
-* Oy Alec ça va ?*
Il sursauta à la voix du saurien et se recula, l'image de la bête morte encore gravée devant ses yeux. Puis lentement, il se rapprocha de l'animal et posa avec hésitation une main sur l'une de ses puissantes ailes.
-" Je ... non ce n'est rien c'est juste que ..."
-* Encore ce cauchemar ?* le dragon fronça les arrêtes osseuses qui tenaient place de sourcils à ces mots.
Comme un enfant pris en faute, le prince hocha doucement la tête.
-* Et bien je suis là ! Alors arrêtes de t'inquiéter !*
-" Oui mais ..."
-* Tatata ! ne t'en fais pas pour moi il y a une chose plus importante sur laquelle tu dois te concentrer ! *
Alec acquiessa et tourna son regard vers l'endroit où se trouvait la capitale, son père mais aussi ce qu'il devait à tout prix récupérer. Mais avant il devait contacter quelqu'un: il ferma les yeux et se concentra.
" Leyna ? Bonjour c'est Alec. Je sais que ça fait longtemps que je ne t'ai pas contacté mais .... enfin laisses tomber. Je voulais juste savoir comment va Dulin et aussi te demander si tu avais des nouvelles d'Eléa.
Bon ben voilà ... je ne vais pas te déranger plus que ça. Merci d'avance pour ta réponse"
Le message télépathique arriverait à coup sûr.
